L’amezaiku 飴細工
L’art de sculpter des confiseries
Poissons, tigres, oiseaux ou encore panda, ces sucettes sculptées par des artisans japonais sur du sucre peuvent prendre toutes les formes possibles. Véritable artisanat reconnus pendant de nombreuses années, l’amezaiku disparaît peu à peu aujourd’hui.
Qui a dit que les sucettes devaient obligatoirement être de forme ronde ou oblongue ? L’amezaiku, art ancestral japonais, consiste à sculpter des animaux dans une pâte de sucre avant de les colorer pour leur donner une allure encore plus réaliste. Un délice pour les yeux d’abord, et pour les papilles ensuite !
C’est durant l’époque Heian (794-1185) que naît l’art de l’amezaiku au Japon, proliférant notamment dans les temples de Kyoto, présentés en guise d’offrandes. Mais c’est surtout à l’époque Edo (1603-1868), que l’amezaiku se répand davantage, en quittant les enceintes des temples pour atterrir dans les commerces ambulants installés dans toutes les villes du Japon.
UN ART DE LA PRÉCISION
Pour sculpter ces petites confiseries, les artisans font chauffer de la pâte sucrée à plus de 80 degrés, afin de la rendre malléable. Après lui avoir fait prendre une forme de boule, le chronomètre commence à tourner. Car, en plus d’être un art de précision, l’amezaiku est également une question de rapidité : une fois la boule formée, il ne reste plus que 5 petites minutes pour lui donner une apparence animale.
C’est à l’aide de petits ciseaux que les artistes vont couper, plier, faire onduler la pâte à sucre, dans un ballet de gestes précis et assurés.
Ça ressemble à la sculpture sur verre sauf qu’ici l’objectif est de créer les friandises les plus impressionnantes et réalistes... le tout en 5 minutes ! Une fois la sculpture sur sucre terminée, les artisans n’hésitent pas à lui donner davantage de corps avec quelques touches de couleurs en utilisant des colorants alimentaires.
UN ART QUI SE PERD
Aussi beau et poétique que l’amezaiku puisse paraître, il est pourtant en train de disparaître peu à peu. En effet, rien qu’à Tokyo, il n’existe plus que deux artisans fabriquant des amezaiku dans leur boutique et selon les techniques ancestrales. Une savoir-faire qui se perd aussi, notamment car il n’existe plus d’école où apprendre cette technique. Ne reste donc qu’à ceux voulant se lancer dans cet art, à l’apprendre au côté d’un des rares pratiquants encore en activité aujourd’hui.
C’est notamment à cause des réglementations relatives à l’hygiène que la pratique (et donc la vente) de ces oeuvres d’art sucrée décline, même si certains spécialistes tentent de la maintenir en vie. Comme ce jeune Japonais qui oeuvre dans une boutique tokyoïte.
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