Les instruments de musique traditionnels japonais 和楽器
Mélodies japonaises : 5 instruments emblématiques
La musique asiatique et tout particulièrement japonaise possède des histoires et des sonorités propres. Le pays du Soleil levant est riche en instruments de musique traditionnels, ayant traversé les siècles jusqu'à nous et qui participent à son identité et sa culture. Découvrez cinq instruments de musique traditionnels qui ont rythmé l'histoire de l'archipel japonais.
Les musiques traditionnelles japonaises
Historiquement, le Japon est un pays de raffinement, d'art et de culture. La musique de Cour y apparait d'ailleurs dès le 5ème siècle. Elle est depuis toujours très liée aux spectacles et événements, tels que théâtre, danse ou festivités. On distingue plusieurs genres de musiques traditionnelles, telles que le gagaku, musique de Cour traditionnelle, le nô (lié au théâtre nô et comportant plusieurs sous-genres), le joruri, une musique narrative, ou encore le nagauta, utilisé pour le kabuki.
Pour aller plus loin, découvrez le théâtre nô et le théâtre kabuki
L'archipel possède ainsi de nombreux instruments de musique propres au pays, qui donnent l'identité même de la musique japonaise. Laissez-vous porter par les notes de musique nippones à travers l'histoire de 5 instruments de musique...
Les instruments de musique japonais emblématiques
Shamisen (三味線)
Avec sa grande richesse de timbres, le shamisen ("trois cordes parfumées"), est un instrument à cordes pincées.
Dérivé d'un instrument de musique chinois, le sanxian, le shamisen est très présent dans l’art du spectacle japonais. Il rythme les pièces de Bunraku, de Kabuki et devient l’instrument phare des geishas, qui bien souvent chantent également.
L’introduction du shamisen sur l’archipel japonais remonte au 16ème siècle à Okinawa, c'est-à-dire au début de l’époque Edo (1603-1868).
Ce petit luth au manche long et fin est constitué de trois cordes de nylon ou de soie. La caisse de résonance, de forme carrée, est traditionnellement confectionnée en bois de santal et recouvert de peau tendue... de chat, de chien ou bien de serpent.
Cet instrument à corde mesurant entre 1m et 1m50 est souvent comparé avec le banjo américain.
Biwa (琵琶)
Luth à manche court, à quatre cordes et au corps peu profond et arrondi, le biwa est l'instrument de prédilection de la déesse de la musique et de la poésie, Benzaiten. Il fut introduit au 8èm siècle lors de l'arrivée des influences chinoises, et son style évoluera au fil des époques. La mélodie du biwa a longtemps accompagné contes et récits de guerre. Il est maintenant devenu un instrument traditionnel rare et cher, du fait de sa confection pointue : il est taillé dans une seule pièce de bois. Sa maitrise demande de nombreuses années de pratique...
Cet instrument a donné son nom au lac Biwa, le plus grand lac du Japon, à cause de la ressemblance de la forme du lac avec sa silhouette.
Taiko (太鼓)
Le terme taiko englobe une large gamme d’instruments à percussion dont la taille et le style peuvent varier en fonction de la région. Le mot taiko signifie tout simplement "tambour" en japonais.
Déjà représenté sur les haniwa - figurines en terre cuite dans les sépultures de la période Kofun (250-538) - l’incroyable puissance du taiko ou wadaiko ("tambour japonais") - fut utilisée pour marquer le pas des troupes pendant les batailles, puis pour les représentations de théatre Nô et les festivals traditionnels.
Depuis le 20ème siècle, le taiko est un des instruments japonais le plus connu à l'international, où il est très pratiqué. De nos jours, il n'est pas rare de voir et d'entendre du taiko pendant les matsuri. La pratique du taiko demande un travail corporel important, c'est pourquoi il est souvent considéré au Japon comme un art martial ou une danse.
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Shakuhachi (尺八)
D'abord utilisé pour le Gagaku - la musique de Cour - le shakuhachi devient au 13ème siècle un instrument religieux que seuls certains moines sont autorisés à jouer. Conçue en bambou, cette longue flute droite d'environ 50 cm comporte 5 trous et un bord biseauté. Elle produit un son très représentatif des sonorités japonaises.
Plus tard, le shakuhachi devient très populaire et fréquemment utilisé pour des solos, ou aux côtés du koto et du shamisen. On peut même retrouver le shakuhachi dans la musique contemporaine.
Koto (琴)
Le koto fait son entrée à la Cour impériale japonaise à l’époque Nara (710-794). L'instrument, quelque peu encombrant, est une longue cithare à cordes pincées de près de 2 mètres, posé horizontalement. Il est possible de jouer de cet instrument en étant assis ou debout. Les cordes, au nombre de 13, sont fabriquées en soie et se pincent avec des grattoirs. Il existe maintenant des variations du koto, notamment avec plus de cordes, ou de plus petites tailles.
Surnommé "harpe japonaise", le son lyrique du koto se mêle aux shamisen, shakuhachi, et percussions, pour accompagner les pièces de Bunraku ou de Kabuki.
A l'oreille, à quoi ça ressemble ? Découvrez les sonorités combinées du koto et du shakuhachi dans cette vidéo :