Toutes nos excuses, une erreur s’est produite dans le traitement de cette page. Veuillez vérifier les informations que vous avez renseignées dans les champs.
Hadaka matsuri 裸祭り
La fête de la nudité
Les hadaka matsuri existent depuis plusieurs siècles et ont lieu dans plusieurs endroits du Japon, parfois en été mais principalement en hiver.
C’est peut-être le côté le plus paradoxal du Japon : connus pour leur réserve, voire leur timidité, et leur manque, sinon leur aversion, pour les contacts physiques, les Japonais apparaissent tout autres lorsqu’ils participent à un matsuri (festival). Criant, s’exhibant à moitié nus ou légèrement vêtues pour les femmes, agglutiné(e)s les un(e)s aux autres lorsqu’ils se rassemblent pour porter des mikoshi (sanctuaire shintô portatif), souvent à moitié ivres, ils bousculent les stéréotypes du "Japonais typique". Les hadaka matsuri (fêtes de la nudité), en sont la preuve par excellence.
À l’origine, des rites de purification oud’initiation
Cesfêtes diffèrent légèrement d’une région à l’autre mais toutes sont menées pardes hommes (pas de femmes dans ces manifestations de virilité !) vêtus d’uncourt pagne (appelé fundoshi) leur servant de cache-sexe. Lesfestivals d’été consistent souvent à paraderun mikoshi (sanctuaire portatif) à travers les rues ou parfois à le porter jusque dans la mer.
Voir : Shintoïsme, croyance en la nature et ses forces
Les fêtes qui ont lieu en hiver comportent unrituel de purification par l’eau (le plus souvent avec de l’eau glacée !)à la suite duquel les "hommes nus", comme ils sont nommés, combattront pour s’approprier un objetsacré (tel qu'un bâton, une balle, etc.) béni par un prêtre shintoïste et censéporter bonheur. Autrefois rites depurification ou d’initiation, certaines de ces fêtes sont devenues devéritables spectacles attirant des milliers de personnes. Elles incluentsouvent des jeux dans la boue, ce qui ajoute à la joie des participants comme àcelle des spectateurs. Comme pour les autres matsuri, on y trouve des stands de nourriture et de boissons et denombreux divertissements pour les enfants.
Shin-otoko, le boucémissaire version japonaise
Il est dit qu’il ya plus de mille ans, les Japonais pensaient que la nudité pouvait éloigner lemal. Dans les villages où la maladie ou la malchance régnaient, un villageoisétait alors choisi pour marcher nu à travers le village et "récolter" tous les malheursdes habitants. C’était le "shin-otoko" (littéralement "homme divin"). Il était ensuite banni et on espérait qu’ilemporterait avec lui tous les maux... Aussi incroyable que cela puisseparaître, cette croyance a subsisté et chaque année, dans certaines villes où a lieu un hadaka matsuri, on élit un "shin-otoko" qui parade nu,en plein cœur de l’hiver, et quetous, "hommes nus" ou spectateurs, luttent pour toucher car il estcensé avoir des pouvoirs magiques et éloigner le mal...
Les hadaka matsuri d’hiver : frileux s’abstenir !
Ce sont bien-sûr les plus spectaculaires puisque non seulement ces hommes restent de longues heures à parader quasi nus, mais qu’ils sont aussi souvent aspergés d’eau glacée ou qu’ils se roulent dans la boue. Parfois, des étrangers relèvent le défi et participent à l'événement. Parmi les plus célèbres de ces "fêtes de la nudité" :
- Saidai-ji Matsuri, au temple Saidai-ji d’Okayama
Le plus impressionnant et le plus célèbre. Depuis plus de 500 ans, le soir du troisième samedi de février, après avoir paradé dans les rues de la ville et s’être "purifiés" à l’eau glacée, quelque 9 000 hommes presque nus se regroupent au temple Saidai-ji. À 22 heures, toutes les lumières sont éteintes et deux bâtons sacrés, les shingi, ainsi qu’une centaine d’autres porte-bonheurs, sont jetés par un prêtre shintoïste dans la foule des "hommes nus". S’ensuit alors une mêlée extraordinaire où ces milliers d’hommes quasi nus, collés les uns aux autres, essaient d’attraper les bâtons sacrés, se les arrachant à tour de rôle. Les plus chanceux sont ceux qui parviendront à garder leur bâton et à le mettre dans une boîte remplie de riz appelée masu. C’est l’acte ultime censé porter bonheur pour l’année à venir...
Lire : Le festival de la danse de Miyajima
La veille de cet événement, à 18h, les garçons des écoles primaires de la ville font eux aussi un Hadaka Matsuri. Vêtus également d’un simple pagne, iIs doivent attraper des gâteaux de riz et de menus cadeaux. Les spectateurs sont également en très grand nombre et il n’est pas aisé de bien voir le déroulement de l’événement. On peut cependant réserver à l’avance des places payantes qui permettent d’avoir une meilleure vue et d’être en sécurité !
Le temple Saidai-ji est à 15 min à pied de la gare de Saidai-ji, sur la ligne JR Ako partant de la gare d'Okayama.
Attention aux trains de retour qui sont bondés !
- Konomiya Hadaka Matsuri au sanctuaire Owari-Okunitama (Konomiya) à Inazawa, dans la préfecture d’Aichi
Le petit village de Konomiya serait à l’origine de la coutume du "shin otoko". La légende veut qu’en 767, un habitant de Konomiya aurait été désigné comme bouc émissaire pour enrayer une épidémie de peste qui sévissait dans le village. Depuis, chaque année à la fin février, un jeune homme est choisi pour être le "shin otoko" de l'année. Le pauvre garçon doit se promener entièrement nu par un temps glacial, rasé de la tête aux pieds et poursuivi par une horde d’hommes vêtus d’un seul fundoshi qui bataillent afin de pouvoir toucher le malheureux et de lui transférer leur malchance !
Depuis la gare de Nagoya, prendre la ligne Meitetsu Nagoya en direction d'Ichinomiya et descendre à Konomiya . Le sanctuaire Owari-Okunitama est à une dizaine de minutes de marche de la sortie ouest de la gare.
- Somin-sai, au temple Kokuseki-hi à Oshu dans la préfecture d’Iwate
Vieux de plus de 1 000 ans, ce festival est aussi appelé "le festival du feu et des d’hommes nus". Il est censé apporter de bonnes récoltes et une bonne santé aux habitants. Là encore, en plein mois de février, des hommes seulement vêtus d’un fundoshi bataillent frénétiquement pour attraper un "sac sacré" (somin bukuro), censé porter chance à celui qui s'en emparera. Mais avant de participer à cet événement, les participants doivent parcourir un long chemin enneigé tout en se "purifiant" dans une rivière glacée à grands coups de seaux d’eau. Ils se réchauffent ensuite autour du feu, entourés de la foule des curieux.
Somin-sai a lieu chaque année à une date indéterminée à la fin février de 22h à 7h du matin. La bataille pour le "sac sacré" a lieu au temple Kokuseki-hi. Accès direct depuis Tokyo jusqu'à la gare Mizusawa-Esashi avec le JR Tohoku Shinkansen (2 h44) ou depuis la gare de Morioka (30 min).
Les hadaka matsuri d’été
- Hirakata no Doro Inkyo à Ageo dans la préfecture de Saitama
Ce festival est lui aussi censé apporter joie et santé aux habitants et participants de la municipalité d’Ageo dans la préfecture de Saitama. Seulement, la tâche est plus aisée puisqu’il a lieu en juillet. Des hommes à demi nus paradent dans les rues en portant sur leurs épaules des sanctuaires portatifs (mikoshi) appelés ici inkyo, qu’ils rouleront ensuite dans la boue. Une fête joyeuse et haute en couleur!
Le festival a lieu le deuxième samedi de juillet de 13h à 19h30. À 15 minutes de bus de la gare JR Ageo Square foot.
- Ohara hadaka matsuri à Ohara dans la préfecture de Chiba
L’un des hadaka matsuri les plus célèbres. Chaque troisième week-end de septembre, participants et spectateurs prient pour de bonnes récoltes et des pêches fructueuses. Les porteurs de mikoshi sont pour la plupart vêtus d’un simple pagne. Le point culminant du festival a lieu le samedi en milieu d’après-midi quand les hommes se jettent à la mer avec leurs sanctuaires portatifs. Ils feront ensuite un dernier tour dans la ville. La fête continue dans la soirée avec des feux d’artifice et autres réjouissances.
Sur la plage de Ohara et à l’école primaire Ohara Elementary School, Isumi, dans la préfecture de Chiba. Prendre le Wakashio Limited Express de la gare de Tokyo jusqu'à Ohara (environ 70 minutes).