La vie et les oeuvres de Tsuguharu Foujita, dit Léonard Foujita 藤田 嗣治
Partez à la découverte de Foujita et sa relation avec la France
Tsuguharu Foujita, né à Tokyo en 1886, est un artiste Japonais à part. Ce peintre majeur de l'Ecole de Paris à la production foisonnante a passé plus de la moitié de sa vie en France. Naturalisé français en 1955, il a laissé une œuvre inclassable; le subtil mélange entre ses racines japonaises et l'art moderne européen.
La relation de Foujita avec la France
Formé à l'Ecole des beaux-arts de Tokyo où il suit l'enseignement du maître Seiki Kuroda, Tsuguharu Foujita s'installe à Paris en août 1913 où il côtoie Modigliani, Picasso, Van Dongen et Soutine. Cette avant-garde artistique parisienne d'origine étrangère constitue ce que l'on appellera plus tard l'Ecole de Paris. En avril 1918, il fuit Paris en proie aux bombardements aériens pour la Côte d'Azur. Il vit quelques temps avec Modigliani et Soutine à Cagnes-sur-Mer puis s'installe avec son épouse, la peintre Fernande Barrey, à Villeneuve-lès-Avignon.
Le début de la décennie suivante est pour lui synonyme de reconnaissance critique et commerciale. Revenu dans la capitale, ce dandy japonais extravagant devient la coqueluche du tout Paris. Malheureusement, cette renommée ne sera que de courte durée et s'estompera progressivement au fil des ans. En 1929, ruiné par la crise économique et l'administration fiscale, Foujita rentre au Japon avec sa nouvelle épouse, Lucie Badoud surnommée Youki.
Des voyages dans le monde
Pris d'un insatiable goût pour le voyage et séparé de Youki, il entame un long périple en Amérique du sud entre 1931 et 1933 puis fait de même à travers tout l'archipel. Il est appelé dans l'armée impériale japonaise en 1937 pour officier en tant que peintre de guerre. Durant la seconde guerre mondiale, il suit les troupes japonaises dans leurs opérations militaires en Chine, en Asie du sud-est et dans les îles du Pacifique et peint les batailles qui s'y déroulent.
En 1949, il quitte le Japon pour les Etats-Unis et s'installe à New-York pour un an. Au début de l'année 1950, il revient en France avec Kimiyo Horyuchi qu'il a épousé en 1938. Ce retour en France est définitif. Il ne rentrera plus jamais au Japon.
Léonard Foujita, une nouvelle vie en France
En 1955, son épouse et lui sont naturalisés français. La dernière partie de sa vie et de son œuvre est marquée par une foi nouvelle. Le couple se convertit au catholicisme en octobre 1959 lors d'une cérémonie de baptême à la cathédrale de Reims. Foujita qui avait déjà choisit de renoncer à sa nationalité japonaise quelques années auparavant va aussi abandonner son prénom. Il se fait désormais appeler Léonard en hommage à Léonard de Vinci.
Ses peintures religieuses lui valent une audience avec le pape Jean XXII à Rome en avril 1960 et la médaille d'or de la "1ère exposition d'art sacré" l'année suivante. Il vit et travaille dorénavant dans sa maison-atelier de Villiers-le-Bâcle dans l'Essonne.
À partir de 1965, il se consacre pleinement à une œuvre monumentale et totale : la chapelle Notre-Dame de la Paix à Reims. Il conçoit l'architecture et la décoration (fresques, ferronneries, vitraux) de cette chapelle pour la paix. Inaugurée en octobre 1966, la "chapelle Foujita" est donnée à la ville de Reims en 1967. Malade, le peintre décède le 29 janvier 1968 à Zurich.
Le style singulier de Léonard Foujita
Grâce à son art singulier, à la croisée entre l'art japonais traditionnel et les maitres occidentaux, Foujita a su traversé les grands courants modernistes du début du 20ème siècle ; le fauvisme, le cubisme, le surréalisme.
En 60 années de création, il a dépeint avec brio et délicatesse le Paris des années 1920, des paysages et des scènes d'Extrême-Orient et d'Amérique du sud, des natures mortes, les champs de bataille de la seconde guerre mondiale tout comme les textes saints du catholicisme.
Ses silhouettes diaphanes sur des fonds presque transparents ont fait sa renommée.
Où voir les oeuvres de Foujita Léonard ?
Si ses œuvres sont entrées dans les collections des musées japonais (Musée d'art d'Akita, Musée national d'art moderne à Tokyo, etc.) et français (Centre Pompidou, Musée d'art moderne de la ville de Paris, Châteu-musée Grimaldi à Cagnes-sur-Mer, etc.), sachez qu'il est également possible de visiter trois lieux en France intimement liés à la vie et l'oeuvre du peintre.
Le musée des Beaux-Arts de Reims
Entre 2013 et 2014, les héritiers de Kimiyo Foujita (1886-1968) ont légué plus de 2 300 œuvres (peintures, tempera sur bois, objets d’art, vitraux, dessins, estampes) au musée des Beaux-Arts de Reims. À l'époque, une partie de ce legs a été exposée dans le cadre d'une l’exposition commémorant les 100 ans du musée et retraçant son histoire.
Depuis, une salle entière du musée installé dans les bâtiments de l’ancienne abbaye Saint-Denis présente les œuvres majeures de Foujita.
Adresse : 8 rue Chanzy - 51100 Reims
Téléphone : 03 26 35 36 00
Horaires : Ouvert tous les jours de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Fermé le mardi et les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre.
Accès : en bus - lignes 2, 4 et 5 - arrêt Opéra ; en tram - lignes A et B - arrêt Opéra
Tarif : 5 € (billet couplé musée des Beaux-Arts et Chapelle Foujita)
La chapelle Notre-Dame de la Paix
Grâce au mécénat de son ami et parrain de baptème, René Lalou, président de la maison de champagne rémoise Mumm, Foujita fait édifier une chapelle de style roman dans laquelle il réalise des fresques monumentales inspirées de la Renaissance italienne.
Le peintre et son épouse Kimiyo, décédée en 2009, sont inhumés dans la chapelle Notre-Dame de la Paix.
Adresse : 33 rue du Champ de Mars - 51100 Reims
Téléphone : 03 26 35 36 00
Horaires : Ouvert tous les jours de 10 h à 12 h et 14 h à 18 h du 2 mai au 30 septembre.Fermée le mardi.
Accès : en bus - ligne 7- arrêt Foujita ; en tram - lignes A et B - arrêt Schneiter
Tarif : 5 € (billet couplé musée des Beaux-Arts et Chapelle Foujita)
La maison-atelier, dans l'intimité du peintre
Depuis 2000, la dernière maison-atelier de Foujita, offerte au département de l'Essonne par sa veuve en 1991, est ouverte au public en tant que centre d'études sur Foujita. Cette maison rurale acquise en 1960 a servi d'atelier à l'artiste jusqu'à sa disparition en 1968.
Restaurée et présentée à l’identique du vivant de Foujita, la demeure permet au visiteur de pénétrer l'intimité du peintre.
Adresse : 7, route de Gif 91 190 Villiers-le-Bâcle.
Téléphone : 01.69.85.34.65.
Horaires : Ouverture habituelle les samedis de 14 heures à 17 heures et les dimanches de 10 heures à 12h30 et de 14 heures à 17h30. Visites sur rendez-vous en semaine les mercredis et vendredis matins.
Tarif : Entrée libre et gratuite.
Pour aller plus loin :
- Les jardins japonais en France
- Les jardins japonais à Paris et dans la région parisienne
- La rue Sainte-Anne : le quartier japonais de Paris
- Le Musée Guimet et ses annexes, le musée d’Ennery et le jardin de l’hôtel d’Heidelbach
- Le musée Cernuschi à Paris
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