La ligne de tramway Toden Arakawa 都電荒川線 東京さくらトラム
Nostalgie sur toute la ligne
La ligne de tramway Toden Arakawa existe depuis plus de 100 ans. Alors que toutes les autres ont disparu au milieu du XXème siècle, celle-ci a su résister grâce à la mobilisation de ses usagers. Aujourd’hui elle est très utilisée et est même vitale pour certains quartiers de Tokyo. Une certaine nostalgie s’en dégage, pour le bonheur de tous. Modernisée, la ligne a été rebaptisée "Tokyo Sakura Tram".
Toden Arakawa, un tram mobilisateur
Depuis avril 2017, la ligne de tramway Toden Arakawa a opté pour le surnom "Tokyo Sakura Tram" pour que les étrangers l’identifient plus aisément. Cela ne change en rien le fait qu'elle demeure la seule et unique ligne de tramway de la capitale, dernière résistante de la grande vague de suppression des années 1960. Les usagers des quartiers traversés s’étaient fortement mobilisés pour le maintient de la ligne, afin que le traffic automobile ne dégrade pas tous les pans de la ville et que les embouteillages ne soient pas le seul paysage quotidien. Leur persévérance a payé car la ligne Toden Arakawa est aujourd’hui très dynamique, à tel point que la fréquentation est en hausse, et que tout le matériel a été remplacé par des tramways modernes et confortables. Il y a même deux tramways au design rétro-moderne, les 9001 & 9002, imitant les engins d'il y a 50 ans mais au confort et à la technologie d'aujourd'hui.
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Prendre le tram de vivre
La ligne Toden Arakawa a été inaugurée il y a plus de 100 ans, en 1911, à une époque où la demande en transport urbain collectif de proximité était forte. Quelques dizaines d’années plus tard, c’est la voiture particulière qui est alors plébiscitée, et les lignes de tramway deviennent obsolètes. Aujourd’hui, la plupart des grandes villes du monde font marche arrière et ne veulent plus que du tramway !
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La Toden Arakawa fait 12,2 kilomètres de long et circule entre Minowabashi et Waseda. 30 stations parcourues en une heure de trajet. Le rythme est assez lent : ici on prendre le temps de vivre, contrairement au reste de la ville. La fréquence est malgré tout bonne, avec un tram toutes les 6 minutes en journée et toutes les 2 à 5 minutes aux heures de pointe. 90% de la ligne est en site propre, c’est à dire sans partage avec la circulation automobile. Un bus ne pourrait pas assurer la même qualité de service, car il serait souvent bloqué dans les embouteillages. Il est facile de comprendre que les usagers n’aient pas voulu perdre leur ligne !
Us et coutumes du tramway
Vous pouvez visiter un Tokyo différent grâce à la Toden Arakawa, une ville au visage de village, qui recèle des trésors cachés. Un ticket utilisable toute la journée coûte 400 yen (3€). Le voyage simple 210 yen (1.50€), que vous fassiez une ou vingt stations.
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En station vous attendez à la queue leuleu, comme dans toutes les gares japonaises. À l’arrivée du tram vous devez monter par la porte avant et payer immédiatement votre billet au conducteur. Vous descendrez par la porte arrière, ou celle du milieu. Les nouveaux tramways ont tous un plancher bas qui rend l’accès très facile pour tous.
Le tram des merveilles
- Au départ à Minowabashi : sur les 4 premiers kilomètres 13 000 roses vous accompagnent. Les rosiers sont le symbole de cette ligne. La sympathique galerie marchande Joyful Minowa vous accueille avec ses commerces et restaurants, pour commencer votre aventure par un bon repas.
- À Arakawa Yuen : un parc d’attraction pour les petits enfants y est ouvert depuis 1922. Grande roue, mini-zoo, jeu de pêche, chenille et même piscine l’été sont disponibles. De 9h à 17h, fermé le mardi. Adulte : 200 yen (2€), enfant : 100 yen 1€).
- À Arakawa Shakomae : c’est là que se trouve le dépôt des tramways de la ligne Toden Arakawa, pour y apprécier l’ambiance, les allées et venues des machines, depuis la rue. Deux anciens trams sont exposés devant le dépôt, séries 5500 et 7500.
- À Ôji Ekimae : endroit idéal pour prendre l'air, le parc Asuka-yama kôen est un endroit populaire depuis l’époque d’Edo pour admirer la floraison des 600 cerisiers chaque printemps, mais aussi des azalées et des hortensias. Côté culture, vous avez le choix entre trois musées : celui du papier, celui d’Asukayama et de Shibusawa.
- Nanushino taki kôen est une ancienne maison d’un riche marchand d’Edo, au cœur d’un superbe jardin japonais avec 4 cascades.
- Kongô-ji est un temple bouddhiste de l’école Shingon, appellé Momiji-dera car les feuillages en automne sont remarquables.
- À Kôshinzuka : dans le quartier de Sugamo, Kôgan-ji est un temple bouddhiste de l’école Sôdô, appelé aussi Togenuki Jizô. Ce nom vient de toge "épine" et de nuki "enlever", car la légende raconte qu’ici un jizô soulageait la douleur en enlevant l’épine plantée dans votre corps. Une histoire si populaire que beaucoup de mamies viennent ici pour invoquer ce jizô. Des boutiques ont alors fleuri dans le quartier proposant des articles pour ce public particulier. La galerie marchande de Sugamo, Jizô Dori, est surnommée le "Harajuku des mamies".
- À Kishibojinmae : la visite du temple Kishimojin s’impose, un espace préservé, modèle pour des cinéastes, dont Miyazaki, le temple des enfants car ils y trouvent des friandises. Nous sommes dans le quartier de Zôshigaya, non loin d’Ikebukuro.
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N’hésitez pas à aller flâner le long de cette ligne si charmante, à rencontrer les commerçants toujours prêts à discuter et à vous renseigner sur les bons plans de leur quartier !