Golden Kamui ゴールデンカムイ
La force d'Hokkaidô !
Golden Kamui est un manga rafraichissant, tout d’abord parce qu’il se déroule à Hokkaidô, en grande partie dans les paysages enneigés de l’hiver, puis aussi parce qu’il mélange la fiction d’un surhomme et toutes les traditions héritées du peuple aïnou transmis par une petite fille téméraire et dégourdie.
Les Aïnous mis en valeur
Golden Kamui est un manga seinen (destinés aux jeunes adultes) de Satoru Noda, un auteur originaire d’Hokkaidô, qui a imaginé une histoire plus vraie que nature. Nature qui d’ailleurs est très belle sur cette grande île du nord.
Ce manga a été publié à l’origine dans le Weekly Young Jump en 2014. Il a très vite connu l’adhésion du public et treize volumes reliés sont sortis au Japon. Depuis avril 2018, c’est en anime que l’on peut découvrir Golden Kamui.
Les Japonais, originaires ou non d’Hokkaidô, sont ravis de découvrir les coutumes qui ont forgé le caractère des premiers habitants d’Hokkaidô, les fameux Aïnous. Très peu de mangas avaient osé traiter de ce sujet, historiquement encore délicat tant les répressions furent fortes à une époque pas si lointaine et des discriminations qui existent encore à ce jour. Dans ce cas présent, la culture aïnoue est vraiment mise en valeur et il nous est possible d’en connaître et d’en comprendre tous les aspects avec une grande rigueur, car Satoru Noda s’est immergé auprès des descendants pour écouter tous leurs récits qui font la substantifique moelle de son oeuvre.
Ce sont alors ces derniers Aïnous qui ont fait la demande à Noda de les montrer « forts et positifs » pour que l’opinion et le regard des gens changent.
Il y a fort à parier que ce sera le cas pour tous ceux qui auront lu ce superbe manga.
Voir aussi : Hiroshima dans les mangas
Docu-fiction
Tout commence lorsque Satoru Noda, faisant des recherches sur ses origines, s’aperçoit que son arrière-grand-père avait participé en tant que soldat à la guerre russo-japonaise, qui ensanglanta Hokkaidô au début du XXè siècle. Son sang ne fait qu’un tour et l’idée lui vient de raconter l’histoire d’un soldat, nommé Sugimoto, mais surnommé « Sugimoto l’immortel » car ses blessures de guerre, même les plus graves, s’autoguérissent comme par magie.
Sugimoto est à la recherche d’un fabuleux trésor en or brut, que des Aïnous auraient caché quelque part sur l’île. Il va surtout rencontrer une petite fille aïnoue, qui va l’aider dans sa quête, alors qu’il est en danger dans la forêt. Ensemble, ils vont apprendre à s’apprivoiser, se connaître et Sugimoto va découvrir toutes les habitudes de la culture aïnoue, ce qui se mange ou pas dans la nature, les animaux qui peuplent les forêts, comment s’en protéger ou les chasser, comment survivre en cas de danger, se protéger du froid, etc....
Sugimoto va énormément apprendre, et le lecteur aussi, c’est tout l’intérêt de ce manga. Hokkaidô est tellement bien présentée que l’envie nous vient de vouloir y aller pour en savoir plus et vivre sa propre expérience nature. C’est tout à fait dans l’air du temps, l’esprit du « néosurvivalisme » et des « locavores » comme ce manga le démontre.
À lire : La minorité aïnoue