Fruits Basket, le manga culte sur les 12 signes du zodiaque japonais フルーツバスケット
Un manga fantastique qui flirte avec la réalité
Crée en 1998 par lamangaka Natsuki Takaya, Fruits Basket est une œuvreculte dans l'univers du shôjo manga (manga pour jeunesfilles). Mêlant tour à tour amour, fantastique, et amitié, lemanga retrace les aventures de la jeune Toru, une jeune fillerecueillie par la famille Soma, un clan un peu particulier. En effet,treize de ses membres sont victimes d'une malédiction : ils setransforment tous en l'un des signes du zodiaque lorsqu'ils rentrenten contact avec le sexe opposé ! Une histoireabracadabrantesque, qui permet pourtant à l’œuvre de dépeindreavec justesse le quotidien japonais.
L'histoire
Créé par NatsukiTakaya, Fruits basket estun shôjomanga publiéde 1998 à 2006 dans le magazine Hana To Yume, un magazinede prépublication spécialiste du genre. En France, il est publié aux éditions Delcourt entre 2003 et 2007.
Au fil des 23volumes qui composent l’œuvre, on suit les aventures de lajeune Toru Honda, 16 ans, dont la mère a tragiquement disparu dans un accident de voiture. Contrainte de vivre sous une tente nonloin de son lycée, Toru reçoit un jour l'aide d'un élève de saclasse, Yuki Soma, qui l'invite à rester chezson oncle où il vit avec l'un de ses cousins. La cohabitation sepasse alors très bien jusqu'à ce que Toru découvre le secret desa famille d'accueil : chaquemembre est possédé par l'un des signes du zodiaque et se transformeen ce signe dès qu'il ou elle est touchée par quelqu'undu sexe opposé avant de reprendre forme humaine quelquesminutes plus tard... complètement nu(e) !
Si le synopsis peut faire sourire, Fruits Basket est pourtant un manga brillant qui soulève de véritables problèmes de société sous fond de légendes japonaises. Un mélange des genres qui lui a réussi, puisque l’œuvre a connu un franc succès sur l'archipel, tant sous forme papier que télévisée.
Très populaire audébut des années 2000, Fruits Basket a en effet bénéficiéd'une adaptation animée en 2001 : 26 épisodesqui reprennent les 6 premiers volumes du manga et qui ont permis àce dernier de se faire connaître du public occidental.
Publié dans 11pays différents, Fruits Basket est aujourd'huiencore un classique dans le monde du shôjo manga.Et de nombreuses rééditions sortent régulièrement pourpermettre à de nouveaux lecteurs de découvrir le charme de lafamille Soma.
Un récitfantastique autour des douze signes du zodiaque...
Articulée autour de la malédiction des Soma, l'histoire de Fruits Basket reprend l'une des versions les pluspopulaires de la légende des douze signes du zodiaque (dits Jûnishi) :le banquet de Bouddha.
Bien décidé à organiser un dîner au cours duquel il feral'honneur à douze animaux de souper à sa table, Bouddha conviatous les animaux à participer à une course pour déterminer quelsseront ceux qui pourront s'asseoir auprès de lui.
Ayant eu vent de la nouvelle, tous les animaux s'élancèrent alorsdans une course effrénée en direction des portes de Bouddha àl'issue de laquelle le rat fut le premier arrivé.
Très rusé, ce dernier avait en effet persuadé le bœuf de lelaisser monter sur sa tête. Un stratagème qui fit perdre àl'animal sa première place, puisque le rat descendit de samonture juste au moment de passer les portes du divin.
Mais le rat n'en était pas à son premier coup d'essai en matièrede fourberie ! Avant cela il alla voir le chat pour lui dire que le repas avait lieu un jour après la date prévue, afin d'évincer ce dernierde la course. Naïf, le chat fit confiance au petit rongeur et se coucha tôt ce soir-là dans le but d'être en forme pour le lendemain, tandis que les autres se précipitaient chez Bouddha. Une mauvaise blague que le félin pris très mal et quiserait à l'origine de l'animosité qui lit aujourd'hui les deuxanimaux.
Pour compléter le classement, vinrent ensuite le tigre, lelapin, le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre, le singeet le coq. Le chien et le cochon arrivèrentquant à eux en derrière position, car trop occupés às’arrêter en chemin pour s'amuser et manger.
Voir aussi : Jûnishi, les 12 signes du zodiaque
Si le manga se sert de la légende comme fil conducteur du récit, onconstate très vite que cette dernière n'est qu'une excuse del'auteur pour dresser le portrait de personnages hauts en couleur.
Du chien farceur, au chat rancunier, en passant par le rat quiculpabilise vis-à-vis de son cousin félin, les héros de Fruits Basket adoptent les caractères et les incertitudes dessignes du zodiaque qui leur sont attachés.
Une petite particularité, qu'on prend plaisir à découvrir au filde sa lecture à travers les histoires personnelles despersonnages qui s'entrecroisent sur fond de légende traditionnelle.
Pour aller plus loin : 5 légendes japonaises célèbres
… maisréaliste !
Bien que le fantastique se tienne en arrière-plan du manga, Fruits Basket est pourvu d'une histoire au réalismedéconcertant.
En effet, le manga met en avant le quotidien de la famille Somaavec simplicité et douceur. Une manière légère de traiterl'histoire qui permet alors au lecteur de s'immergertotalement dans le quotidien japonais.
Que ce soit par des petites références à la vie de tous lesjours comme la préparation des repas, ou des questions plussensibles comme le cumul des petits boulots, les confits defamille, ou la question de l'héritier mâle dans les milieux aisés,Fruits Basket dresse un portrait juste et complexe dela société japonaise.
Cette volonté de créer une proximité avec le lecteurse retrouve également dans les thématiques abordées par lemanga.
Destiné à un public féminin adolescent, Fruits Basketévoque de nombreux sujets pouvant parler à son jeune lectorat.Premiers amours, remise en question, désir d'émancipation, lespersonnages du manga ont sensiblement les mêmes interrogations queles lecteurs qui traversent la période difficile del'adolescence.
Une proximité avec les personnages qui saura également séduireles plus âgés, puisque chaque membre de la famille a despréoccupations spécifiques à son âge.
Léger et prenant, Fruits Basket est donc un mangatout public qui arrive à traiter de problématiquespouvant parler à tous.