Visiter Kyoto dans les pas des shoguns Ashikaga 足利幕府
Quand Kyoto est devenue Kyoto
Entre le XIVe et le XVe siècle Kyoto connaît une renaissanceartistique et culturelle sous la main de fer des shoguns de la dynastieAshikaga. La plupart des sites emblématiques de la ville datent de cetteépoque.
Après la fin de la période Heian, Kyoto perd de sonimportance face à Kamakura où réside le véritable pouvoir. Il faut attendre leXIVe siècle et Ashikaga Takauji pour voir la ville de Kyoto retrouver son rôle decapitale et de nouveau éblouir par ses monuments. La raison tient à lapersonnalité de la nouvelle dynastie.
Les Ashikaga sont des guerriersayant choisi de vivre comme des nobles. Ils permirent la fusion du meilleurde la culture Heian et de la culture guerrière de Kamakura en une synthèse harmonieuse.Les shoguns tinrent à justifier leur pouvoir par des fondations et desmonuments démontrant leur puissance et leur raffinement. C’est à cette époqueque la ville sort de ses limites et s'étend vers les quartiers de Higashiyama,Arashiyama et vers le Nord.
Les visiteurs vont chaque jour payer leurs respects auxchefs d’œuvres des Ashikaga. On ira en pure perte dans la rue Muromachi à larecherche du palais disparu des shoguns mais d’autres sites sont disponibles : le templeTenryuji, œuvre du 1er shogun Takauji, le Kinkakuji, le temple d’ordu 3e shogun Yoshimitsu ou le Ginkakuji, ancienne villa du 8eshogun Yoshimasa.
Ces lieux furent les véritables centres du pouvoir et de la culture de leur temps. On parlait ainsi de la culture de Kitayama, premier nom du Kinkakuji pour désigner la magnificence de la cour du shogun Yoshimitsu.
C’est aussi l’époque des jardins secs (karensansui) dont leplus célèbre se trouve au Ryoanji, œuvre des Hosokawa, une des grandes famillesdu régime. D’autres jardins secs de la même période, moins bondés, sontvisitables, ainsi le temple Daitokuji, célèbre aussi pour sa salle de thé.
Le templeTaizoin est lui aussi peu visité, plus calme et offre au visiteur, outre unjardin sec, une collection de peintures d’époques produites par le maître KanoMotonobu.
Une promenade dans le quartier de Higashiyama vous amènera deGion jusqu’au Ginkakuji à travers les souvenirs de l’époque Muromachi. Lequartier se situait alors en dehors de la ville etfournissait le creuset d’une culture riche et exubérante, voulue par le shogunYoshimasa, qui allait être à la base des arts de l’époque suivante.
Cette culture ne survivra cependant pas auxhorreurs de la guerre d’Onin qui marqua la ruine de Kyoto pour près d’un siècle, avant qu’Hideyoshi Toyotomi entreprenne la restauration de la capitale.
Les Ashikaga furent des mécènes superbes et raffinés. Lessouvenirs qu’ils nous laissèrent méritent de leur accorder une visite decourtoisie. Dans le petit temple de Tojiin, très peu visité, le visiteur aura l’occasion de rencontrer face à face, les 15 shoguns de la dynastiereprésentés par des sculptures de bois réunies dans toute leur majesté. Dessalutations polies s’imposeront.