Nihonga, la peinture japonaise 日本画
La peinture japonaise traditionnelle
Si l'art japonais regroupe bien des techniques et des écoles, le nihonga, soit la peinture japonaise, en constitue une facette importante. Depuis la fin du XIXème siècle, ce mouvement de peinture est encore perpétué par les artistes nippons. Découvrez les principes du nihonga mais aussi où admirer de splendides oeuvres...
Histoire d'un mouvement traditionnel
Le terme nihonga se traduit littéralement par "peinture (ga) japonaise (nihon)". Le nihonga est à la fois une notion, une technique et un mouvement. Ce mouvement artistique apparait dans la décennie 1880, durant l'ère Meiji (1869 - 1912), durant laquelle le Japon s'industrialise et s'ouvre fortement à l'Occident. C'est justement pour distinguer l'art traditionnel japonais du style européen, appelé yoga, que le terme est inventé.
On réunit ainsi sous le terme nihonga les peintures apparues depuis la fin du XIXèmesiècle, et réalisées selon les conventions, les matériaux et les techniques de la peinture japonaise traditionnelle, existant depuis des millénaires.
Les artistes et leurs techniques
Différentes écoles de peintures depuis la fin du XIXème siècle sont reconnues par le mouvement nihonga : les écoles Yamato-e, Nanga, Marumaya Okyo-ha... En parallèle avec le nihonga est fondé l'Université des Beaux-Arts de Tokyo en 1887, puis une école des Beaux-Arts est aussi créée dix ans plus tard. Tout ceci participe à la reconnaissance de la peinture comme beaux-art et non un simple art décoratif.
La première vague d'artistes nihonga, entre 1880 et 1910, est marquée par des peintres tels que Kano Hogai, Kose Shoseki, Hashimoto Gaho ou encore Kawabata Gyokusho. Tendance au réalisme, références à l'Histoire, ou encore thèmes religieux sont autant de traits caractéristiques des œuvres de cette période.
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Au XXème siècle, des peintres tels que Yokoyama Taikan, Togyu Okumura, Kaii Higashiyama, Kayama Matazo sont les fers de lance de la peinture nihonga.
Les artistes nihonga utilisent un ensemble de techniques et de matériaux codifiés : uniquement des matériaux naturels (bois, soie, papier, os, oxyde métaux, coquillages broyés...). Le support est soit un papier marouflé sur bois, soit de la soie tendue sur un cadre. L'artiste utilise une peinture à l'eau, et se sert d'encre pour tracer les contours des figures, avant d'appliquer d'éventuelles couleurs.
Où voir des œuvres nihonga au Japon ?
Les passionnés d'art et de culture nippone seront ravis : le Japon est bien entendu le pays idéal pour admirer les peintures nihonga des différentes écoles et périodes. Voici les musées à privilégier pour voir les plus beaux chefs d’œuvre nihonga.
Musée National de Tokyo
Le musée National de Tokyo est un incontournable lors d'une visite de la capitale japonaise. La bâtiment principal Honkan abrite les collections japonaises, dont de nombreuses peintures nihonga. Vous pourrez ainsi retracer toute l'Histoire de l'art japonaise et admirer des peintures nihonga, à côté de paravents, laques, sabres, armures, céramiques et bien d'autres...
- Adresse : 13-9 Ueno Koen, Taito-ku, 110-8712 Tokyo
Musée d'Art de l'Université, Université des Arts de Tokyo
Non loin du Musée National, toujours dans le parc d'Ueno, se trouve le musée rattaché à l'Université des Arts. Attention cependant, vous pourrez y accéder uniquement en période d'exposition temporaire.
- Adresse : 12-8 Ueno Koen, Taito-ku, Tokyo
Musée d'Art Yamatane
Ce musée est une véritable référence en matière de nihonga : il lui est entièrement dédié. Il possède de célèbres peintures du mouvement, notamment du maître Taikan Yokoyama.
- Adresse : 3 Chome-12-36 Hiroo, Shibuya, 150-0012 Tokyo
Musée d'Art Adachi
Situé dans la préfecture de Shimane, près de la ville de Matsue, ce musée possède - en plus de splendides jardins - des œuvres de Taikan Yokoyama, Takeuchi Seiho, ou encore Hashimoto Kansetsu.
- Adresse : 320 Furukawa-cho, Yasugi, 692-0064 Shimane
Vous retrouverez en outre des œuvres nihonga dans la plupart des musées Nationaux des grandes villes, à l'image de ceux d'Osaka et de Kyoto, mais aussi dans les musées d'art préfectoraux, notamment celui d'Hiroshima.