Les différences régionales au Japon 日本での地域差
Tous parents, tous différents
En dépit d'une homogénéité apparente, le particularisme régional est extrêmement vivant au Japon.
Les différences régionales au Japon ne sont pas flagrantes. En effet, le Japon aime se revendiquer peuple d’une extrême homogénéité. Physique, d’une part, car au premier regard, la population nippone nous paraît plutôt unie au sens de la génétique. Mais cette homogénéité se retrouve également dans des valeurs japonaises et une culture partagées de manière unanime par tous les habitants de l’archipel. Cette homogénéité revendiquée constitue un véritable ciment renforçant la cohésion nationale au Japon.
Pourtant - et cela aurait été moins drôle s’il en avait été autrement - ce même Japon adore attribuer des comportements et autres traits caractéristiques à chaque région. Et comme toujours lorsque l’on parle de stéréotypes et préjugés, la frontière entre fiction et cas avéré se révèle poreuse et bien trouble.
Paris - Marseille, Tôkyô - Osaka, même combat
En France, nous avonsgénéralement l’habitude de diviser le pays en Nord et Sud ; la Loire étantpotentiellement la frontière entre ces deux « Frances » (ou bien lalangue d’Oil et la langue d’Oc). Le Japon est, lui, divisé par ses habitants enOuest, le Kansai (関西) et en Est, le Kantô (関東).
Le Kansai (ou Kinki) est larégion d’Ôsaka, de Kyôto et de Kôbe. C’est une région, riche d’une grande Histoire,qui fut longtemps le territoire du pouvoir, et ainsi du développementéconomique, des arts, etc. La vaste plaine du Kantô est de son côté la régionde Tôkyô, siège politique et administratif du pays depuis la fin du 17esiècle.
Ces deux régions ont prisl’habitude d’entretenir une certaine rivalité, qui reste néanmoins symboliqueet bon enfant. Qui possède le meilleur art de vivre ? La meilleure gastronomie ? Une rivalitécentenaire ! On dit des habitants d’Ôsaka qu’ils seraient plusaccueillants et chaleureux tandis que ceux de Tôkyô seraient plus réservés etrigides, mais aussi plus polis. A vous de vérifier l’authenticité de cespréjugés !
Leparler
Ilexiste une multitude de dialectes au Japon, appelés là-bas « -ben » (弁).
Bienévidemment, les plus répandus sont le dialecte du Kansai, le« Kansai-ben », et celui de Tôkyô, désigné lui comme langue standard(hyôjungo, 標準語). Mais on retrouvera de nombreux autres patois à travers tout le Japon.De Kyûshû au sud jusqu’à Hokkaidô au nord. (Notons que les languestraditionnelles des îles d’Okinawa ainsi que celle de Hokkaidô ne sont pas desdialectes mais des langues à part entière).
Parmiles différences de vocabulaire, arigatô(merci) pourra se dire ôkini dans lekansai.
Lagastronomie
Ondit au niveau de la gastronomie qu’elle serait plus délicate et fine dans leKansai. C’est d‘ailleurs de cette région qu’est issue la cuisine kaiseki, cuisine raffinée composée depetits plats légers, frais et savoureux.
Al’instar de la France, chaque région japonaise a sa spécialité culinaire. Unexcellent ragout de saumon ou un barbecue de mouton pour Hokkaïdô, de la poitrinede porc tendre dans le bouillon des râmen pour Kyûshû, les okonomiyaki (sortes d’omelettes composées de nombreux ingrédients)pour la ville de Hiroshima… On se régale partout au Japon !
Ilsera également aisé de trouver dans les gares des boîtes de souvenirs proposantle plus souvent la pâtisserie locale. Le cadeau parfait pour les amis, lafamille ou les collègues avant de rentrer de voyage.
Ah,et sinon, on entend souvent dire que les gens de Kyûshû seraient de plus grosbuveurs ! A bon entendeur.
Mascottes-land
Pour conclure, sachez qu’endépit de cette homogénéité apparente, le particularisme régional et extrêmementvivant au Japon. Cuisine, arts, dialectes, et même différence de mentalités. LeJapon, pays très uni, est riche de ses différences. Et il aime les exploiter,en témoignent les mascottes de chaque préfecture que les habitants idolâtrent.Il suffit d’observer le succès de Kumamon par exemple, le célèbre ours / mascottede la ville de Kumamoto.
Pour voyager dans tout le Japon depuis Tôkyô, rendez-vous dans le quartier de Ginza où l'on trouve les boutiques régionales d’à peu près toutesles préfectures.