Le mont Fuji : une merveille géologique
Stratovolcan au carrefour des plaques
Du haut de ses 3 776 mètres, le Mont Fuji est le point culminant du Japon. Fruit d’une situation géographique exceptionnelle, le volcan toujours actif, bien que dormant depuis plus de 300 ans.
La situation géographique
Le mont Fuji fait partie de la Ceinture de feu du Pacifique, une zone d’activités sismiques et volcaniques importante, qui comprend notamment tout l’archipel du Japon. Le volcan est à la croisée des plaques tectoniques pacifique, eurasienne et philippine. L’activité du mont Fuji est alimentée par le phénomène de subduction, c’est-à-dire le plongeon de la plaque pacifique sous la plaque philippine. Le mont Fuji est le volcan situé le plus au nord de l’arc volcanique formé par l’archipel d’Izu, au sud-ouest de Tokyo, sur l’île principale de Honshû.
La base de la montagne mesure 50 kilomètres de diamètre, et son cratère, entre 500 et 700 mètres de diamètre.
La formation du volcan
Le mont Fuji est ce qu’on appelle un stratovolcan, ou volcan composite, dont la structure est composée de coulées de lave, de cendres et d’autres éléments accumulés au fil des éruptions. C’est un volcan dit “gris”, dont les éruptions prennent la forme de nuages de cendres volcaniques.
Sa forme conique quasi-symétrique résulte d’éruptions explosives survenues lors de différentes phases, depuis plusieurs centaines de milliers d’années. La dernière phase, il y a 10 000 ans, a vu l’actuel volcan (“Shin-Fuji”) se former par-dessus le sommet de l’ancien volcan (“Ko-Fuji”). Le mont Fuji tel qu’on le connaît aujourd’hui est donc un volcan relativement jeune.
L’histoire récente
Seize éruptions ont été enregistrées au cours des douze derniers siècles. Douze d’entre elles sont survenues entre l’an 800 et 1083. Cette période d’activité intense a été suivie d’une longue inactivité de plus de quatre siècles, jusqu’en 1511.
La dernière éruption du mont Fuji
Le dernier réveil de la montagne sacrée remonte au début de l'époque Edo (1603-1868), au cours de l’hiver 1707-1708. Survenue moins de deux mois après un puissant séisme, cette “grande éruption Hôei” a formé le cratère du même nom, situé à mi-pente, sur le versant sud-est. Bien qu’il n’y eut alors pas de coulée de lave, des cendres volcaniques et des scories furent projetées jusqu’à Edo, l’ancienne Tokyo, à quelques 100 kilomètres.
Demain, d’autres éruptions ?
Depuis plus de 300 ans, le volcan est dormant. Le mont Fuji est considéré comme toujours actif avec un faible risque éruptif. Néanmoins, certains spécialistes redoutent une nouvelle éruption, notamment depuis le puissant séisme survenu au large des côtes de la région du Tohoku en mars 2011.
Ainsi, des mesures de prévention ont été mises en place par l’Agence météorologique japonaise afin de protéger et d’évacuer la population vivant autour du volcan en cas d’éruption. Près d’un million d’habitants vivent dans un rayon de 30 kilomètres autour du mont Fuji. Une éruption aurait également un impact sur les routes et les infrastructures de la région. Mais le risque reste trop faible pour décourager les plus de 280 000 randonneurs qui défient les pentes du volcan chaque année.