La Saint-Valentin バレンタインデー
Romantisme oblige
Au Japon, la fête des amoureux est surtout celle des chocolatiers : les femmes offrent des douceurs par... obligation, dont les hommes s'acquittent un mois plus tard pour le White Day.
Importée peu après la Seconde Guerre mondiale, la Saint-Valentin au Japon s'est vite imposée comme un rendez-vous incontournable pour romantiques... et pour gourmands. Le 14 février rime avec chocolat, et les boutiques sont ensevelies sous un déluge de cacao dès la fin janvier. Il faut dire que les chocolatiers réalisent à cette période la moitié de leur chiffre d'affaires annuel.
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C'est dans la fin des années 1970 que les confiseries et chocolatiers japonais réussissent à étendre l'influence de la Saint-Valentin sur l'archipel. La tradition occidentale se transforme alors pour imposer des règles strictes typiquement japonaises. Seules les femmes se chargent des chocolats !
À chaque relation son chocolat
Offerts au mari, compagnon ou à l’homme secrètement aimé, ces chocolats deviennent des honmei choko, et ils ne sont en général pas achetés mais préparés avec amour.
Mais la vie sociale complique les choses : tout l'entourage masculin (professionnel notamment) est en droit de recevoir des giri choko, ou “chocolats d'obligation”. Pour le plus grand plaisir des chocolatiers, les Japonaises se ruinent donc par obligation sociale.
Sinon, on retrouve aussi les tomo choco, "chocolats d'ami" que les écolières, collégiennes et lycéennes s'échangent entre elles, mais également le papa choco que les jeunes filles offrent à leur père. Ces cadeaux offerts aux proches expriment la gratitude et sont donc appelés sewa choco, sewa signifiant "soin".
Un mois plus tard...
Le 14 mars, retour à l'envoyeur ! Les Japonais ont inventé le White Day, lors duquel les hommes "remboursent" toutes ces boîtes de chocolat en offrant à leurs amies et collègues toutes sortes de cadeaux (petits bijoux, friandises, babioles...), de couleur blanche, comme le veut la tradition. Et il faut là encore respecter une règle : le cadeau du White Day doit coûter trois fois plus cher (au moins !) que la boîte de chocolats reçue pour la Saint-Valentin. C'est ce qu'on appelle un retour sur investissement romantique.
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