Histoire de la photographie japonaise 日本写真史

Une si belle histoire d’amour

Bien que la photographie fût introduite assez tardivement dans l’archipel, c’est un lien particulièrement profond qui unit le Japon au 8ème art.

À la toute fin de l’époque d’Edo (1603-1868), des photographes européens s’installent dans l’enclave de Yokohama et forment des Japonais à cette fabuleuse avancée technologique, mise au point en 1839 par le français Louis Daguerre.

Parmi les photographes étrangers, Felice Beato (1832-1909) fait figure de pionnier avec son approche artistique et commerciale de la photographie. Arrivé au Japon en 1863, il ouvrira son propre studio dans lequel officient photographes européens et Japonais, des artistes coloristes et des relieurs.

Ce modèle de studio, qui fit ensuite de nombreuses émules, permet à Beato de répondre à la demande particulière des européens et des américains, avides d’albums de photographies souvenirs de l’archipel.

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Jeune femme à l'ombrelle dans un jinrikisha. Photographie de Kusakabe Kimbei (vers 1880)

Palais Dorotheum

Des albums souvenirs

Les photographies individuelles n’intéressent pas la clientèle étrangère. Seuls les albums offrant une grande variété de sujets et de scènes sont en mesure de répondre à leur curiosité. 

Dans ces recueils, se succèdent des photographies de lieux et monuments célèbres, de scènes de rue, de paysages, des portraits de jeunes filles, et des représentations des métiers typiques du Japon. Celles-ci sont coloriées au pinceau puis reliées entres elles pour créer ces albums.

En pleine vague du japonisme, la demande est forte pour ces recueils qui véhiculent une image exotique de l’archipel. Ils fixent à jamais les derniers vestiges d’un Japon féodal, bien que le pays ait déjà entamé une profonde mutation politique, sociale et technologique. Mais le touriste occidental n’en a que faire, il désire avant tout ramener de son périple dans ce pays nouvellement accessible l’image d’un Japon idéalisé.

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Album de types japonais par Felice Beato (1884)

gallica.bnf.fr

Les pionniers japonais

Pour permettre à ce Japon rêvé de perdurer, de nombreuses scènes sont reconstituées en studio. Et ces albums sont de magnifiques objets d'art, souvent laqués et ornés de nacre. Ils témoignent de la grande maîtrise des artisans officiant dans les studios de photographies

Ainsi, en 1896, Tamamura Kôzaburô (1856-1923) emploie plus d’une centaine de personnes dans son atelier de Yokohama et parvient à fournir 1 million de photographies pour le marché américain. Enfin comment ne pas citer Ueno Hikoma (1838-1904), 

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Danseuses de Kurasabe Kimbei

Wikimédia

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