L'art traditionnel du Eisa d'Okinawa 沖縄のエイサー
Danse dans les îles du Sud
SiOkinawa est connu pour ses plages et ses paysages de rêve,l'archipel possède également un patrimoine culturel très riche quin'a jamais cessé d'évoluer. C'est le cas de l'art du Eisa,une danseaccompagnée de tambours et de chants empruntéeau bouddhisme qui fait désormais partie intégrante de la culturepopulaire d'Okinawa.
Detradition religieuse au folklore régional
Importé à Okinawaau XVIe siècle par des moines bouddhistes venus du centredu Japon, le Eisa se présente à ses débuts comme un artpermettant de sublimer les cérémonies religieuses.
Se composant à la fois de musique et de danse, le Eisa étaitalors pratiqué lors des cérémonies funéraires pour accompagnerles nenbutstu,les chants bouddhiques destinés à apaiser l'âme des défunts.
Cette traditionreligieuse, le Eisa ne l'a pas perdu. Et on retrouve encoreaujourd'hui ces danses à la fin des festivités d'Obon pour honorerl'esprit des ancêtres redescendus sur Terre. Défilés dans les ruesd'Okinawa ou représentations de groupes professionnels au quatrecoins de la préfecture, la fin août sur le petit archipel estgénéralement marquée par le son des tambours.
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Trois types detambours traditionnels sont encore utilisés aujourd'hui :l'odaiko,une large caisse en forme de tonneau qui peut parfois être poséesur un pied si sa taille est trop imposante ; le shimedaiko,un tambour de taille médium qu'on transporte avec soi ; et leparanku,proche du tambourin occidental. Bien qu'autrefois ces instrumentsn'étaient joués que par les hommes, ils sont désormais accessiblesà tous.
Eisa, l'art des foules
En effet, l'art duEisa se démocratise sous l'ère Meiji (1868-1912). Et lesdéfilés deviennent rapidement un moment de communion pour despersonnes de tout âge et de tous horizons.
Cette volonté derassembler donnera ainsi naissance quelques années plus tard auxpremiers festivals de Eisa du pays, le Zento Eisa Matsurien 1956 et le Furusato Eisa Festival en 1964, deux événementsmajeurs qui marqueront un tournant dans la discipline.
Présentéssous forme de concours, ils vont alors populariser l'art d'Okinawadans tout le pays, quidetradition religieuse locale, devient un véritable emblème dufolklore régional. C'est donc une période de grand changement pourle Eisa qui voit ses chantset ses chorégraphies se moderniser, ses costumes se colorer, et sesgroupes se professionnaliser.
Aujourd'hui, Okinawacompte des centaines de groupes, professionnels comme amateurs, quicontinuent chaque jour de réinventer l'art du Eisa. Chaquegroupe chorégraphie ses danses, choisit ses costumes, et construitson propre univers musical, au point que certains danseurs se sonttotalement émancipés des chants religieux et ne font plus leursreprésentations que sur des morceaux empruntés à la musiquepopulaire de l'archipel.
Oùapprécier l'art du Eisaà Okinawa ?
Bien que de nombreuxhôtels d'Okinawa engagent des groupes professionnels à l'annéepour divertir leur clientèle, la meilleure saison pour apprécier leEisa reste la fin de l'été.
En effet, plusieursfestivals sont donnés les week-ends précédents la périoded'Obon : le Yomitan Village Eisa Festival, organisé parl'association locale de Eisa de Yomitan qui regroupe chaque annéeune dizaine de groupes ; le festival de la ville de Ginowan ;la parade des 10 000 danseurs de Naha qui se tient le premierdimanche d’août dans la rue principale de la ville, laKokusaidori ; ou encore le Zento Eisa Matsuri, quia perduré aujourd'hui et qui a lieu tous les ans dans la ville deKoza. Ce dernier est le festival le plus célèbre d'Okinawapuisqu'il accueille chaque année plus de 200 000 visiteurs venus dumonde entier !
Voir : Le village de Yomitan
À noter que tousles festivals se clôturent par un feu d'artifice, et que l'entréeest gratuite pour la majeure partie d'entre eux. Une belle occasiondonc de découvrir cet art traditionnel régional à moindre coût…