Les grands maîtres de l'origami moderne
Les bases du pliage de papier moderne
L’origami repose sur quelques techniques de pliages de bases, qu’on trouve généralement au début de tous les livres d’origami. Les diagrammes basiques (basés sur le système de représentation Yoshizawa-Randlett) montrent en général les types de plis suivants pour débuter : plis intérieurs et extérieurs ("vallée" / "montagne"), plis inversés et contrepliages. Il existe ensuite un certain nombre de "bases" telles que la "base grue" ou "base grenouille" ou encore "base poisson", qui permettent de réaliser non seulement ces animaux, mais aussi d’autres figures à partir des mêmes pliages de départ.
Traditionnellement, on plie à partir d’un carré et sans colle. Ce sont les règles classiques de l’origami - qui permettent déjà de réaliser un grand nombre de pliages (figuratifs ou non). Les puristes pensent qu’aucun instrument ne devrait être utilisé pour réaliser les origamis, mais certains, comme des pincettes ou des trombones peuvent parfois s’avérer extrêmement utiles.
Techniques d’origami et origamistes
L’art de l’origami est ancestral mais sa renaissance moderne ne date que du début du XXème siècle, grâce au maître du pliage de papier japonais, Akira Yoshizawa. Il est considéré comme celui qui a démocratisé un art jusqu’ici très traditionnel et essentiellement pratiqué à des fins décoratives et religieuses. Depuis, de nombreux origamistes ont contribué à développer cet art, dans le monde entier.
Les différents types d’origami
L’origami classique représente en général des animaux, des fleurs, des plantes ou des objets inanimés tels que des boîtes ou des ballons, des figures faciles à réaliser qu’on apprend pour débuter. Mais il existe aussi des "action origami", qu’on peut animer selon certains principes de pliage. On peut animer des animaux bien sûr (la grenouille qui saute en est un bon exemple) mais aussi des origamis "jeux" comme des cubes ou des anneaux qui se "font et se défont".
L’origami modulaire notamment permet de réaliser ce genre de pliage animé. Le modulaire consiste en l’assemblage de différentes pièces pour en former une plus grande. L’origami "3D", qui consiste en l’assemblage de plusieurs petits modules triangulaires en une pièce finale, relève de cette technique.
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Le pliage "mouillé" est une technique qui se rapproche davantage de la sculpture. On mouille légèrement le papier pour pouvoir former des courbes et créer un modèle plus fidèle à la nature - c’est pourquoi on l’utilise souvent pour représenter des animaux. Au séchage, le papier durcit et garde la forme qu’on lui a donnée. Avec cette technique, on utilise également un adhésif (size) qui garde sa forme une fois sec.
Il existe ensuite un certain nombre de techniques d’origami géométriques, telles que les "tessellations" (dont les modèles sont comme des pliages kaleïdoscopiques), l’origami "Pureland" qui ne permet de réaliser des modèles uniquement à partir de plis intérieurs et extérieurs, et l’architecture origami, selon laquelle on réalise des modèles en relief, parfois combinés avec du papier découpé. Ce dernier est considéré comme une branche artistique à part entière.
Quelques origamistes célèbres au Japon et aux Etats-Unis
L’origamiste le plus connu est bien sûr Akira Yoshizawa, mais de nombreux autres artistes ont travaillé avec lui, ou à la même époque, ou ont hérité de son savoir-faire. L’art de l’origami s’est également développé bien au-delà des frontières du Japon et de grands origamistes exercent notamment aux Etats-Unis, en Allemagne et en France, en Amérique du Sud ou dans d’autres pays d’Asie.
L’origamiste Samuel L. Randlett a co-développé (avec Robert Harbin) le système Yoshizawa-Randlett, baptisé ainsi parce qu’il est hérité du système de représentation initialement conçu par Akira Yoshizawa. Ce système a été adopté depuis dans le monde entier. L’une des artistes pionnière de l’origami aux Etats-Unis s’appelle Florence Temko. Elle a notamment écrit plus d’une cinquantaine de livres sur l’art du pliage de papier. Les Etats-Unis comptent beaucoup d’artistes de renom tels que Michael G. LaFosse, Peter Engel…
Un autre célèbre origamiste américain est Robert J. Lang, également physicien et mathématicien de l’origami. Il est l’un des plus grands experts mondiaux, reconnu non seulement pour ses modèles mais aussi parce qu’il a contribué à des avancées scientifiques majeures en appliquant des techniques issues des mathématiques de l’origami à des problèmes d’ingénierie réels.
Bien entendu, le Japon compte également de nombreux origamistes, tels que Humiaki Huzita, à l’origine des premiers six principes de Huzita-Hatori qui permettent de définir le cadre des mathématiques de l’origami dans le but de résoudre des problèmes de construction géométriques. De nombreux artistes sont également mathématiciens ou scientifiques et ont contribué à développer, d’une façon ou d’une autre, les règles mathématiques du pliage de papier. C’est le cas de Kunihiko Kasahara. Parmi les artistes japonais, on connaît aussi Toshikazu Kawasaki (le « père de la rose origami »), Makoto Yamaguchi (Président d’Origami House et proche des grandes associations d’origamistes dans le monde) et Satoshi Kamiya, l’un des plus jeunes génies de l’origami.