Le japonais : une langue pas si difficile 日本語はそんなに難しくない
Le japonais en toute tranquillité
Le japonais est une langue qui a pour réputation d’être compliquée. Niveaux de politesses multiples, plusieurs systèmes d'écriture, des milliers d’idéogrammes…l’affaire semble vite réglée. Pourtant au-delà de cette image d’idiome ardu, le japonais recèle de nombreuses facilités. Retour sur la langue du Pays du Soleil Levant.
Les genres ? Les accords ? On oublie !
« Mais pourquoi on dit une table ? Et pas« un » ? ». Qui n’a pas déjà entendu ce genre de questions posées par des étrangers essayant de percer les mystères de la langue deMolière ? Interrogation épineuse. L’étudiant en japonais est lui bien plus chanceux, les noms communs dans cette langue n’ont pas de genre ! Par exemple :
- « une bibliothèque » se dit « toshokan », littéralement« bibliothèque ». La phrase « il y a une bibliothèque » se dira donc « toshokan ga arimasu », soit mot à mot « bibliothèque il y a ».
La simplicité ne s’arrête pas là. Nous nous souvenons tous de ces dictées dans lesquelles le professeur entourait au gros feutre rouge l’espace suivant un mot pour marquer l’absence d’un « s ». Ces accords que l’on oubliait, par étourderie, ou à cause de règles grammaticales complexes - l’accord de l’auxiliaire avoir au passé composé ! -, et bien, ils n’existent tout simplement pas en japonais ! Nous l’avons dit, les noms communs n’ont pas de genre. De même, un mot s’écrit de la même manière au singulier et au pluriel. Ainsi :
- « je mange une pomme » et « je mange des pommes » s’écrivent tout deux « ringo wo taberu ». « ringo » (« pomme ») s’écrit et se prononce exactement pareil dans les deux cas.
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Une prononciation à la portée de tous
La prononciation de la langue japonaise est une autre étape de l’apprentissage qui demande peu, voire aucun effort pour l’étudiant hexagonal. Le japonais compte22 phonèmes, contre 37 en français, le phonème étant la plus petite unité de prononciation dans une langue (la consonne « t » ou la voyelle « a » sont des phonèmes). Le japonais comprend donc moins de sons à prononcer que le français, et mis à part le « r » (qui se comprend entre le« r » et le « l » français) la plupart des sons sont déjà présents dans notre langue ! Seul le « h » aspiré reste difficile à dompter pour les francophones.
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La conjugaison tranquille
L'expérience de la conjugaison des verbes en japonais est un autre passage agréable dans notre découverte de la langue. Passé simple ? Passé composé ?Imparfait ? Futur simple ? Autant de temps de l’indicatif qui ont rythmé nos années de primaire et collège. En japonais, les temps de l’indicatif se limitent au passé et au « non-passé » (un seul temps pour indiquer le présent et le futur). Les verbes, à l’instar des noms communs, ne s’accordent pas avec le sujet et leur terminaison ne change que pour indiquer la négation ou le niveau de politesse.
Ajoutons que le subjonctif n’existe pas, que l’impératif n’a que quatre formes correspondant aux groupes de verbes et aux verbes irréguliers, ainsi qu’une forme négative, et le travail de conjugaison se retrouve grandement facilité !
Mais les kanjis ?
Certains pourraient répondre qu’il reste une difficulté, et centrale ! Celle des kanjis, les idéogrammes d’origine chinoise qui peuplent les écrits nippons et qui demandent tant de travail pour être mémorisés. Mais ce système d’écriture permet dans le même temps de pouvoir deviner le sens d’un mot sans même en connaître la lecture.
Par exemple 外国 (dont la lecture est « gaikoku ») est un mot composé du kanji 外 (« gai ») signifiant « extérieur » et 国 (« koku ») qui signifie pays. Le sens du mot est donc « pays de l’extérieur », ou plus exactement « étranger ».
Alors, prêts à ouvrir les cahiers ?
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