Visiter Tokyo dans les pas des Tokugawa 江戸
A la recherche de l'ancienne Edo
Tokyoest la création des shoguns de la dynastie Tokugawa(1604-1868) qui ont fait de ce village de pécheurs la capitale du Japon pourles siècles suivants. D’abord appelée Edo.Depuis l’époque Meiji il est difficile pour le visiteur curieux de retrouverles traces de l’ancienne Edo dans la mégapole actuelle.
Edo était une ville-sous-le-château divisée entre une « villehaute » aristocratique et une « ville basse » populaire. Laville haute concentrant les maisons des daimyos se situait à Marunouchi,littéralement « l’intérieur du cercle » des douves extérieures duchâteau, aujourd’hui disparues.
L’histoire de Tokyo au fil de ses quartiers
Il ne reste rien des demeures somptueusesqui ont été remplacées par les buildings. Shinjuku, Harajuku et Toranomon étaientaussi les quartiers des élites samouraïs.
Si l’on veut retrouver l’esprit de la ville basse, foisonnante, populaire etmarchande, c’est à Asakusaqu’il faut se rendre. Les boutiques de la Nakamise du temple Sensoji sontles descendantes directes des échoppes d’Edo. Le principal quartier marchandétait situé à Nihombashi, où un pont marquait le point zéro des routes japonaises, dont on peut encore voir la borne miliaire. Shibuya et Ginza étaient aussi desquartiers populaires, à l’inverse de ce qu’ils sont aujourd’hui. Shibuyan’était qu’un village de pécheurs et Ginza accueillait les ateliers de lamonnaie.
C’est à Ginza que l’on pourra faire l’expérience du théâtre kabuki,la forme de théâtre préférée des habitants d’Edo, des représentations hautes encouleurs où des acteurs stars étaient ovationnés par le peuple.
L’histoire explique aussi que la gare deTokyo soit située près de l’ancien centre de pouvoir tandis que la grandestation de Shinagawa sesitue justement à la barrière marquant l’ancienne limite Sud de la ville.Enfin, les visiteurs d’Odaiba ne réalisentgénéralement pas qu’ils se trouvent sur une île bâtie en 1853 afin de défendreEdo contre les dangereux navires occidentaux.
La ville des shoguns
Tokyo est cependant attachée à l’histoire de la famille Tokugawa et lesévénements de leur règne se retrouvent dans ses rues. En se rendant au temple Zojoji, au piedde la tour de Tokyo on trouvera ainsi les tombes de six des shoguns. Ce templeétait l’un des deux temples familiaux de la dynastie. Le second, le Kaneiji, setrouvait à l’emplacement du parc d’Ueno et abritait lestombes des autres shoguns, qui ne sont plus visitables.
Le parc fut le théâtred’une sanglante bataille en 1868 entre les derniers samouraïs fidèles auxTokugawa et les partisans de l’empereur. Les combats détruisirent le temple etune partie du Toshogu,le temple d’Ieyasu Tokugawa, réplique du temple de Nikko. Après la bataille lenouveau régime transforma le lieu en parc et l’offrit aux habitants.
C’est sur le site de l’ancien château d’Edo que l’on fera le plusétroitement avec le passé. Le château fut construit à partir de 1594 mais futentièrement détruit par les flammes en 1873. Il a laissé la place à un jardin quilaisse voir les bases de pierre et quelques bâtiments d’origine. L’ensembleétait autrefois dominé par un imposant donjon.
L’entrée du parc à la porte Otemonest un lieu historique pour les Japonais, c’est là que le 24 mars 1860 futassassiné Naosuke Ii, ministre du shogun. Tué à la porte même du châteaupar des samouraïs hostiles, sa mort marquera le début de la chute desTokugawa. Un peu plus loin, le pont Nijûbashi,ancienne entrée du château, voyait passer chaque année les daimyos pourla cérémonie d’hommage au shogun et symbolisait leur soumission.
Tokyo est une ville presque sans passé, se reconstruisant en permanence. Lestraces anciennes sont peu nombreuses et doivent être cherchées. Audétour d’une rue, vous trouverez parfois un autel ou une stèle d’époque perdus dans lajungle urbaine. Dans un esprit de recherche du passé, un mouvement assezimportant est né pour reconstruire l’ancien donjon d’Edo afin de rendreà la capitale son histoire.