Visiter Ono, la ville sous le château 大野市
Petite Kyoto du Hokuriku
Ono attire les curieux grâce à son château qui apparaît au-dessus des nuages. Mais que faire durant votre séjour dans la petite cité aux sources naturelles ?
Tour des horizons
Petite cité au milieu des montagnes bâtie au XVIè siècle sur le modèle de Kyoto, Ono fut un jour un point de passage important entre les anciennes provinces d'Echizen et Mino, aujourd'hui intégrées respectivement dans les préfectures de Fukui et de Gifu. Profitez d'une escale dans la campagne japonaise pour découvrir la charmante ville qui a su exploiter ses ressources naturelles pour prospérer au fil du temps.
Avec ses rues parfois presque vides, la ville d’Ono vous permettra de découvrir entoute tranquillité un modèle type réduit d’une ville sous le château afin de mieux comprendrel’agencement de ces anciennes capitales du territoire d’un grand seigneur (jôkamachi). Vous pouvez aisément vous déplacer à pied du sommet de la colline Kameyama sur laquelletrône le château Echizen-Ono vers le quartier des anciennes résidences des vassaux duseigneur (bukechi) en descendant par le sud vers le sanctuaire Yanagi.
Après une visite de l’ancienne maison des Uchiyama, vous traverserez le petit coursd’eau Serigawa qui sépare le monde des guerriers de celui des hommes ordinaires. Vousdéambulerez dans les rues du quartier des marchands traditionnels (chônin-machi) en passantpar la fameuse rue (Shichiken-dôri) où se tient le marché du matin, avant d’arriver dans lequartier des temples (teramachi). Ce quartier est composé d’environ 20 temples disposés côte àcôte dont la plupart sont encore entretenus avec attention par les propriétaires âgés. C’estl’endroit idéal pour une ballade contemplative qui plaira à tout photographe en herbe.
Pourquoi ne pas ensuite vous aventurer à travers les champs de rizières, de sarrasinet de légumes qui entourent le centre d’une ville essentiellement agricole. Ono est une villeparfaite pour ressentir en profondeur la structure spatiale caractéristique de toute ces cités quise sont développées au pied de châteaux féodaux avec une répartition stricte des quartiers enfonction des statuts sociaux.
En savoir plus sur Ono :
Visites d'une cité authentique
- Le marché du matin
Depuis plus de 4 siècles, des habitants d’Ono ont pour habitude de vendre tous les matins leurs produits locaux dans la rue horizontale Shichiken-dôri, exception faite du premier de l’an jusqu’à l’arrivée du printemps pour cause de fortes chutes de neige. On y trouve des légumes de saison, des plantes comestibles ramassées dans la montagne, des champignons, des petits gâteaux de riz, des fleurs et parfois même du pain, des oeufs et des accessoires.
Ce sera l’occasion pour vous de découvrir de nouvelles plantes, fruits et légumes typiques japonais trop souvent oubliées par les citadins. Les grands-mères du marché se feront une joie de vous donner des conseils pour bien les cuisiner. Si la préfecture de Fukui est surtout connu pour sa production de riz, ce marché témoigne de la présence à Ono de nombreux petits producteurs maraîchers.
Il est à noter également que la tradition des marchés au Japon s’est beaucoup perdue après la seconde guerre mondiale. De ce fait, une si petite ville conservant cette coutume relève d’un cas assez exceptionnel.
Lire : Le marché du matin de Miyagawa
Informations pratiques :
朝市 Asaichi
Tel:0779-69-9520
Tous les jours dans la rue Shichiken-dôri, de 7h à 11h
Fermeture du 31 décembre au 20 mars
- Le sanctuaire Shinokura
Au bout d'une majestueuse allée de cyprès, ce sanctuaire fondé en 717 mérite le détour pour ses nombreuses sources qu’il abrite. Il célèbre la divinité Ôkuninushi no mikoto, une figure centrale de la mythologie japonaise. La légende raconte qu’Ôkuninushi no mikoto aurait fait jaillir la source sacrée de l’étang Benten qui se trouve juste derrière le pavillon de prière. L’eau de cette source est notamment connue pour guérir naturellement des maladies oculaires, si bien qu’on la surnomme « Remède pour les yeux de Shinokura » et que des gens viennent de loin pour la boire.
Pour aller plus loin : 5 légendes japonaises célèbres
À l’époque de Heian (794-1185), un petit sanctuaire dédié à Benzaiten, déesse qui dans le bouddhisme populaire japonais prodige la richesse, fut déplacé juste au berge de l’étang. Pendant la sécheresse de l’époque d’Edo, les villageois des hameaux du nord de la ville se déplaçaient jusqu’au sanctuaire pour prier en exécutant la danse de la pluie. Cette danse est aujourd’hui classée trésor culturel vivant.
Pour les plus curieux d’entre vous, le sanctuaire Shinokura propose à ses visiteurs des tours guidés de 3h avec une introduction à la religion shinto (tablettes votives, amulettes...), la possibilité d’assister à une cérémonie en portant les tenues traditionnels des prêtres (kannushi) et prêtresses shintô (miko).
Informations pratiques :
篠座神社 Shinokura jinja
Tel:0779-66-1111
Tarifs: visite gratuite, cours interactifs sur le shintô 1500 ¥ + location des vêtements religieux 4500 ¥
Réservation par mail au minimum 3 jours avant (cafe.namecameono@gmail.com)
- La maison des Uchiyama
Cette maison appartenait à une famille d’intendants du fief, la famille Uchiyama, qui a vu naître de grandes personnalités telles que Ryokyu Uchiyama et son frère Ryusuke Uchiyama ; deux hommes ayant fortement contribué au redressement économique de la région à la fin de l’époque Bakumatsu (1853-1868). Pour 300 ¥, vous pouvez déguster un thé vert matcha en contemplant le jardin de la résidence, d’où l’on aperçoit le château d’Echizen Ono.
Informations pratiques :
武家屋敷旧内山家 Bukeyashiki Kyûuchiyamake, jô-chô 10-7
Tel:0779-65-6122
Ouvert tous les jours
Tarifs : adulte 200 ¥, enfant gratuit. Cérémonie du thé : 300 ¥
D’avril à octobre, le samedi, dimanche et jours fériés entre 13 et 15h
- Le temple Hokyoji
Le temple Hokyoji représente le deuxième plus grand temple zen de la préfecture de Fukui après Eiheiji. Fondé par Jakuen, un moine chinois proche de Dogen qui immigre au Japon en 1228 dans le but le pratiquer le bouddhisme zen de l'école Soto au temple Eiheiji. Suite à un différend relatif à la succession du temple, il quitte volontairement Eiheiji pour fonder son propre monastère à Ono. Il emportera avec lui les plus anciens trésors de Eiheiji. Il est possible de faire des retraites de méditation en anglais.
Informations pratiques :
宝慶寺, Hôkyôji, 1-2 Hokyoji
Tel:0779-65-8833
Entrée gratuite
Fermé de mi-décembre à mi-janvier
Site
À lire : Le temple Eiheiji
Balades en pleine nature
- L'étang Karikomi
La vue imprenable de cet étang offre, avec le reflet des chênes et hêtres environnants,quelque chose de mystique à tous les passants qui s’y aventurent. Le plus courant est de s’yrendre en automne au moment où les érables japonais se teintent d’un rouge vif. On obtientalors un mélange de rouge, d’orangé, avec une teinte d’or, un véritable feu d’artifice auxcouleurs flamboyantes se rencontrant à la surface de l’eau.
Voir : Koyo, l'automne en rouge et or
L’étang, d’une circonférence de 400m,devient alors un spot touristique attirant les locaux comme les voyageurs. Les plus aventureuxd’entre vous pourront se risquer à escalader en hiver les chemins enneigés de la montagneGankyôjamade pour découvrir un tout autre Karikomi d’une blancheur immaculée.
- La forêt secrète Heike Daira
En prenant la route 157, vous trouverez de l’autre côté du lac Manahime une montagne du nom de Ubagatake. Cette montagne abrite une forêt humide de 40 hectares, peuplée de plus de 10 000 hêtres du Japon. On raconte qu’il y avait là un village où s’étaient réfugiés les vaincus de la fameuse bataille opposant les Taira des Minamoto, raconté dans le « Le Dit des Heike ». Ce village abattu par des pluies torrentielles aurait été enseveli.
Aujourd’hui, l’endroit est apprécié pour ses couleurs verdoyantes du début de l’été et pour ses érables rouges à l’automne. Il ravira tous les amoureux de la nature et vous donnera l’occasion d’explorer au mieux la diversité de la faune et la flore d’un Japon sauvage.
La forêt est parsemée de marronniers du Japon de plus de 400 ans et de lysichites blancs, vous y trouverez des plantes médicinales ainsi que des petites fleurs blanches surnommées « Fleur squelette » dont les pétales deviennent transparentes comme du verre sous la pluie. La traversée de la forêt est obligatoire pour atteindre le sommet de la montagne Ubatake donnant sur le mont Haku et les montagnes voisines de la préfecture de Gifu.
Espace naturel protégé, cette zone humide a été achetée en 1996 par la municipalité dans le cadre d’une politique de protection de l’environnement. Elle contribue fortement à l’alimentation de la nappe phréatique d’Ono, ainsi qu’à diminuer l'intensité des inondations.
- La rivière du dragon à neuf têtes
Si vous avez la possibilité de circuler en voiture, la plus belle route des environs reste sans aucun doute la 158 qui relie la ville d’Ono à la préfecture de Gifu en direction de Takayama. Elle reprend le tracé de la route médiévale du Minôkaidô qu’empruntaient les voyageurs de l’époque d’Edo.
Ce petit périple vous fera longer tout le long de la rivière du dragon à neuf têtes (ou rivière Kuzuryû) pour arriver au petit village perdu dans les montagnes d’Izumi. En chemin, vous tomberez peut être sur des familles de macaques japonais. N’oubliez pas de faire attention aux animaux sauvages en conduisant.
Pourquoi ne pas s’arrêter à la gare d’Izumi et déguster un bentô aux champignons maitake confectionné par les grand-mères du coin. Ce champignon connu pour ses vertus médicinales pousse dans les bois de la région alimenté par l’eau de la rivière, ce qui en fait une spécialité du village. Le tyrannosaure de la gare, indiquant aux voyageurs en provenance de Gifu qu’ils sont bien arrivés à Fukui, pays des dinosaures, vous accueillera avec joie.
Plus loin, vous arriverez ensuite au lac artificiel du dragon à neuf têtes, formé par l’endiguement de la rivière. Plusieurs points de vue permettent d'admirer ce superbe lac de 13 km de long ; mais la photo la plus populaire reste celle représentant le pont Hagasebashi traverser la gorge formée par l’érosion de la rivière, avec ses montagnes revêtant leurs couleurs d’automne. Ce pont est en fait un prototype du grand pont de Seto qui relie l’île Shikoku à l’île Honshû. Vous pouvez également vous rendre en train au lac par la ligne Kuzuryû de la gare de Fukui ou de la gare Echizen-Ono, en vous arrêtant à la station « Kuzuryûko ».
- Le jardin écologique d'Ono
Soucieuse des problèmes environnementaux, la collectivité a mis à disposition des citoyens un jardin communautaire pour développer des actions de protection de plantation d’arbres. Tous les ans, les enfants d’écoles primaires y vont semer en avril des glands de chêne dont on va replanter les semis en octobre dans les montagnes. Selon la période, vous pouvez vous balader en admirant les tournesols ou les cosmos tout autour du parc.
Informations pratiques :
越前おおのエコフィールド, Echizen Ono ecofield, kamishô district, tôgô
Tel:0779-66-1141
Gratuit
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