Le Japon autorise officiellement la location de maisons
Un feu vert en demi-teinte
Le Parlement japonais vient de voter une loi qui fixe un cadre juridique à la location de logements privés, une activité en plein essor ces dernières années. Mais les modalités d'application restent limitées.
Airbnb, Japan Experience et les autres opérateurs de location de logements privés pourront désormais développer leur activité au Japon sans risquer de se heurter à des obstacles juridiques. C'est le résultat d'une loi qui fixe les règles pour la location de logements de particuliers, adoptée par la Chambre haute de la Diète (l'équivalent du Parlement) du Japon, vendredi 9 juin.
Répondre à la pénurie d'offre
Cette législation "Airbnb" autorise officiellement les propriétaires à louer leur maison. Une bonne nouvelle alors que le boom du tourisme au Japon a réduit l'offre de chambres d'hôtel disponibles et a contribué à faire de l'archipel un marché en pleine croissance (5 millions de clients pour Airbnb en 2016).
"Nous nous félicitons de la législation", a déclaré Yasuyuki Tanabe, directeur d'Airbnb au Japon. "C'est clair, simple et facile à comprendre, tout en reflétant les besoins uniques du Japon".
Des restrictions importantes
Mais l'autorisation a ses limites. Les logements ne pourront être loués que 180 nuitées par an. La loi exige aussi que les fournisseurs de ces logements s'inscrivent auprès des gouvernements locaux. Surtout, elle permet aux autorités locales d'imposer leurs propres restrictions, donc de gérer les problèmes de voisinage.
Comme à Barcelone, New York ou San Francisco, Airbnb fait face à une certaine résistance des municipalités japonaises, née des tensions survenues avec la population. Pas toujours respectueux des règles de savoir-vivre du Japon (tri des déchets, bruit, interdiction de fumer dans la rue, etc.), les voyageurs non avertis sont susceptibles de froisser le voisinage.
Voir : Les us et coutumes de la maison japonaise
Des municipalités comme Kyoto sont particulièrement sensibles à cette question de la cohabitation entre sa population et les touristes étrangers, et imposent déjà leurs propres règles.
Une première
La nouvelle loi montre tout de même, pour la première fois, une inflexion du gouvernement japonais en faveur des minpaku (location de logements privés). La limite de 180 nuitées fixées au Japon est même indulgente, si l'on compare aux 90 nuitées à Londres et aux 60 nuitées à Amsterdam.
À noter que la nouvelle loi distingue les propriétaires qui partagent leurs propres habitations et les propriétaires absents, sachant que ces derniers sont plus susceptibles d'être une source de friction avec la population locale.
La demande va encore augmenter
Pour certains hôtes à Tokyo, les nouvelles règles peuvent les obliger à choisir entre abandonner une deuxième source de revenus et s'engager à devenir un opérateur immobilier à temps plein. La bonne nouvelle est que la demande ne fera que progresser. Plus de 24 millions de touristes ont visité le Japon en 2016, un record battu pour la quatrième année consécutive, selon l'organisation touristique du pays. Le gouvernement vise à augmenter le nombre de visiteurs à 40 millions d'ici 2020, année des Jeux Olympiques de Tokyo.
L'enjeu sera donc d'allier croissance de la location de logements et harmonie avec la population locale. Un enjeu dont Japan Experience a pris conscience dès 2006 en proposant un accompagnement sur place via ses Travel Angels, afin de sensibiliser ses voyageurs aux différences culturelles.
Des services complémentaires
Enfin, la nouvelle loi permet aux entreprises d'offrir des services annexes aux clients, allant au-delà de la simple location de logements. C'est ce que propose par exemple Japan Experience, à travers une trentaine d'activités de découverte et des ateliers de confection de bento, de dégustation de whisky japonais ou encore de balades sur la route du thé.
Voir : Louer une maison au Japon
Source : Bloomberg