Poupées nippones 人形
Oh oh jolies poupées
Héros de la mythologie, membres de la cour impériale, ou stars du théâtre, les poupées japonaises sont des objets précieux aux symboles anciens.
- Hina
Les hina, transmises de mère en fille, sont traditionnellement achetées à l’occasion de la fête des petites filles, Hina Matsuri, le 3 mars. On expose alors ces poupées richement vêtues (elles figurent le couple impérial) dans les maisons afin de chasser les mauvais esprits. On peut aujourd’hui encore en trouver des exemplaires entièrement réalisés main, de la soie du kimono à la porcelaine de leur visage, à Tokyo (magasin-musée Yoshitoku, à Asakusabashi).
- Daruma
Incontournable poupée rouge, sphérique, aux yeux blancs, devenue un souvenir obligé à rapporter du Japon. Elle représente Bodhidharma, fondateur de l'école Chan (l'ancêtre chinois du bouddhisme zen), et, comme lui, est privée de bras et de jambes (le pauvre moine aurait perdu ses membres suite à neuf années de méditation ininterrompue). La coutume veut que l'on dessine un oeil noir dans l'orbite du Daruma en faisant un voeu, avant de dessiner l'autre oeil si le voeu (ou l'objectif) se réalise.
- Bunraku
Montrées de village en village par des forains à l'époque Heian (784-1185), ces grandes marionnettes sont à l'origine du théâtre Bunraku. Leur manipulation et l'exécution des mouvements nécessite trois maitres de bunraku, qui, vêtus de noir, deviennent invisibles pour laisser toute la place aux poupées, oeuvres d'art animées. Les différents personnages du théâtre de marionnettes se distinguent généralement par leur perruque, et le maquillage des visages, retouchés avant chaque représentation.
- Karakuri
Ces ingénieuses poupées mécaniques ont plusieurs usages : les Butai Karakuri sont utilisés au théâtre, les Zashiki Karakuri ornent les maisons, et les Dashi Karakuri sont utilisées lors de festivals (le Takayama Matsuri par exemple). Fabriqués entre le 17ème et 20ème siècle, ces automates servaient à reconstituer des mythes japonais ou des scènes de la vie courante.
Poupée Karakuri de Hideki Higashino, de Matthew Allard.
- Kokeshi
Originaire du Nord du Tohoku (Aomori, Akita, Morioka), cette poupée de bois témoigne de la pauvreté d'une région froide et montagneuse, où le petit artisanat constituait un revenu d'appoint en hiver. La poupée kokeshi y est apparue au début du XIXe siècle. Aussi rudimentaire qu'élégante (même si des modèles contemporains existent), ses origines sont incertaines mais sa forme rappelle celle des statues de Jizô, le protecteur des enfants disparus... A Hakone, la boutique Rokuro-Kobo-Katase fait perdurer la tradition des Kokeshi traditionnelles avec un large éventail de modèles.