L'artisanat d'Hiroshima 広島の手工芸
Les trésors du Chûgoku
Hiroshima et sa région sont riches d'un savoir-faire ancien. Découvrez les différents artisanats de ces lieux.
Le bois
- Artisanat du bois de Takehara
La ville de Takehara dans la préfecture d'Hiroshima est connue pour ses ateliers de bambou qui proposent leurs créations, notamment des paniers tressés et des décorations.
- Kendama
Le kendama est un jeu d'adresse japonais. La ville de Hatsukaichi est le berceau de ce jeu populaire composé d'un manche en forme de marteau (ken) et d'une balle percée (tama) tous deux en bois, reliés par une ficelle. Le kendama ressemble à un bilboquet. La seule différence est que le kendama possède un sarado, une partie formée de deux coupelles. Depuis 2014, les joueurs de kendama du monde entier s'affrontent dans la "Coupe du monde de kendama" dans la ville de Hatsukaichi.
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- Spatules Shakushi
Vers l'ère Kansei (1789-1801) à Miyajima, le moine Seishin vit Benzaiten (Sarasvati) en rêve. Il eut l'idée de fabriquer une spatule à riz en s'inspirant de la forme d'un biwa (luth japonais). Le shakushi était né!
Le saviez-vous ? Peut être connaissez-vous le terme "shamoji". Shakushi est son équivalent mais il n'est employé que dans la région de Miyajima et Hiroshima. Vendues comme souvenirs, les shakushi de Miyajima connurent un succès rapide auprès des pèlerins qui venaient visiter le sanctuaire d'Itsukushima. Aujourd'hui encore, les artisans de Miyajima fabriquent les shakushi à la main.
Les objets en bois sculptés de Togouchi sont produits grâce à la technique de fabrication des shakushi, venue de Miyajima. Autrefois, Togouchi était une région d'approvisionnement du bois de haute qualité pour les artisans de Miyajima, et nombre d'entre eux vinrent s'y installer. Les louches "fujo otama", faites à la main notamment avec des gouges, des rabots, et les couteaux yanagi, sont très appréciées.
La céramique
- Miyajima dorin, les cloches de Miyajima
Depuis longtemps, le sable près du sanctuaire d'Itsukushima à Miyajima est considéré comme porte-bonheur. Les voyageurs venaient prier au sanctuaire puis emportaient du sable protecteur avec eux pour un voyage sans encombres.
Dès l'ère Edo (1603-1868), le sable de Miyajima est utilisé pour la fabrication d'objets religieux, utilisés au cours des festivals. La céramique de Miyajima était née.
Très colorées, les cloches de Miyajima tiennent dans la main. Leurs formes représentent divers éléments rappelant Miyajima : torii, daims, sanctuaire... Tout comme les clochettes fûrin, leur tintement produit un son que les Japonais trouvent "rafraîchissant".
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- La céramique Osuna ware
La fabrication de poteries contenant du sable débuta dès l'ère Bunka (1804-1818). Ces objets étaient alors nommés "osuna" (honorable sable) ou "shinshayaki" (faïences sacrées), à cause de l'emploi de sable extrait de sous le sanctuaire d'Itsukushima à Miyajima.
À l'ère Bunsei (1818–30), afin d'augmenter l'activité économique, le seigneur de la province d'Aki (ancien nom d'Hiroshima) fit fabriquer des céramiques en sable sacré qu'il fit ensuite acheminer vers l'île d'Honshû. La céramique osuna ware traversa les époques et est aujourd'hui encore préservée. La céramique est toujours fabriquée à partir de sable sacré d'Itsukushima et d'argile en provenance de la ville de Saijo.
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Le papier
- Les objets en papier mâché de Miyajima
Popularisé dans les années 1970 par des sculpteurs, le papier mâché existait déjà il y a longtemps à Miyajima, et était notamment mis à l'honneur lors du festival Inoko.
Le mode de fabrication du papier mâché de Miyajima est unique : du papier traditionnel japonais washi est étalé au font d'un moule de plâtre, ce qui permet d'obtenir des silhouettes particulières et raffinées. Des couleurs éclatantes y sont ensuite peintes à la main.
Les objets représentent des animaux ou personnages, et sont considérés comme des porte-bonheurs. Leur fabrication demandant beaucoup de temps, seuls quelques 600 articles sont produits tous les mois à Miyajima !
Les pinceaux
- Pinceaux de Kumano
La ville de Kumano, située dans le comté d’Aki près d’Hiroshima, est connue pour être la première productrice de tout le pays de ces pinceaux traditionnels. On l’appelle aussi "le pays des pinceaux". En plus d’être un art à part entière, les pinceaux de Kumano soutiennent également d’autres arts traditionnels japonais, tels que la calligraphie, la peinture, la poterie ainsi que la laque.
Située dans un bassin, la ville de Kumano n’a jamais cultivé de riz. Depuis l’époque Edo (1603-1868) déjà, les hommes de Kumano avaient l’habitude de partir chercher du travail dans d’autres villes comme Kishû ou Yoshino. Sur leur chemin, il leur arrivait de passer par des endroits qui produisaient des pinceaux, comme Arima (Hyôgô) ou Nara. Ils commencèrent par vendre ces pinceaux par commodité puis se mirent à en fabriquer eux-même. Les techniques de fabrication des pinceaux furent officiellement introduites depuis la ville d’Arima à l’ère Tenpô (1830-1844).
Les pinceaux de Kumano sont traditionnellement fabriqués à partir de poils d’animaux : cerf, cheval et chien viverrin (en japonais tanuki). Aujourd’hui, ils peuvent aussi être fabriqués à base de poils de belette, chèvre ou lapin. Selon l’usage du pinceau, le mélange de poils sera différent.